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PEROU 2010
5 mars 2010

AMAZONE et FORET TROPICALE

Vendredi 5 Mars

 

IQUITOS , le nom fait déjà rêver .

Située à 3200 km de l’embouchure , soit à mi-parcours de l’Amazone , cette ville de 400 000 habitants garde une dimensión humaine malgré une vie économique importante avec ses ports fluviaux .

  Les habitants y gagnent en sympathie , en nonchalance . On vit au rythme de l’Amazone , très lentement ……

  Seuls les 25 000 motos-taxis jouent avec la vitesse  et souvent avec l’inconscience pour prendre la bonne file . Taxis et voitures sont pratiquement absents de la cité .

  Si la température moyenne est de 26 degrés , (30 degrés en Mars) le taux d’humidité est tel que l’on a parfois du mal à respirer . Les vêtements collent à la peau et les mouvements rapides sont proscrits .

  Le marché de Belén est incontournable . Belén est à la fois le quartier d’habitation le plus pauvre d’Iquitos , et un marché fascinant . En hiver , un des bras de l’Amazone noie sous les eaux la partie basse du quartier . Les maisons sont construites sur pilotis ou sur des radeaux . Celles-ci  retenues , par des cordages , montent ou descendent au gré des humeurs du fleuve .  Les gens se déplacent ou font leur marché sur des barques de bois .

  Un “paseo” en pirogue me permet de découvrir cette vie au bord de l’eau . sous un angle différent . D’étroits canaux divisent , d’une manière anarchique ce labyrinthe où l’on fait la vaisselle , la toilette , la lessive , sous les cris joyeux des enfants jouant dans l’eau au bord d’immondices et de travées boueuses . On vit ainsi dans cette insalubrité permanente .

Le marché est jugé très dangereux et je suis accompagné de Carlos un employé de Fabiola ma logeuse . Mais dès l’entrée , un policier me fait accompagner par un de ses collègues . Bien encadré , je parcours un des marchés les plus vivants de l’Amazone . Les Indiens viennent de loin pour vendre leurs régimes de bananes . Les superbes fruits de la jungle se vendent au milieu des poulets qui essaient de crier plus fort que les radios , tandis que les porteurs , invisibles sous leur charge , se fraient un chemin à grands cris au milieu de la foule compacte .

  On trouve ici du manioc , des épices , de beaux fruits , du poisson , de la viande de tortue , entre mille produits exotiques , sans oublier les nombreuses allées de plantes médicinales .

  La densité de la foule , la musique , les cris et les odeurs font de Belén sa réputation de grand et dangereux marché .

   Afin de passer , dans de bonnes conditions , trois journées et trois nuits dans la “selva” tropicale , j’ai négocié auprès d’une agence d’être seul avec un guide qui me conduit à Toucan , après deux heures de navigation en pirogue . Nous avons , en cours de route , fait la jonction avec l’Amazone et franchi une “frontière” caractérisée par la couleur ocre-jaune des eaux de l’Amazone .

 

  Sa source fait l’objet de contestations diverses , mais une récente expédition américaine de la National Geographic Society a confirmé (en 2001) que dans les Andes du Nevado Mismi l’Amazone prend sa source à une altitude de 5597 m à 20 km dans la région d’Aréquipa et à 160 km du lac Titicaca .

  Sa longueur de 6.500 km en fait le plus long fleuve du monde avec le Nil . Son débit (209 m/s) est le plus élevé de la planète .Elle recoit plus de 1.000 affluents . Sa surface , de 6.950.000 km2 est l’équivalent de une fois et demi la surface de l’Union Européenne . Sa profondeur moyenne est de 40 m et sa largeur moyenne de 40 km .

  A Iquitos , sa largeur est de 6 à 10 km et à son embouchure un máximum de 270 km . 1.200 îles navigables parsèment le fleuve . Le volume en d’eau douce versé dans l’Océan est si élevé que la salinité et la couleur sont modifiés jusqu’à 300 km des côtes .

  Parmi sa faune aquatique les dauphins d’eau douce peuvent atteindre 2 m 60 et le plus gros poisson 8m et peser 180 kg . Des milliers d’espèces de poissons , de crabes , de tortues , de caïmans , vivent dans ces eaux profondes . L’Anaconda , le plus grand serpent qui peut mesurer jusqu’à 12m et peser 250 kg , vit dans les îles et en bordure du fleuve .

  Le bassin amazonien couvre 43 millions de km2 de forêt tropicale dont le taux d’humidité est le plus important au monde . Grâce à ce phénomène , cet immense réservoir est riche en biodiversité . Il abrite 2,5 millions d’espèces d’insectes , 2.000  espèces d’animaux et de mammifères . C’est aussi la plus forte diversité de la flore dans le monde .

  J’ai passé de longues heures diurnes et nocturnes en compagnie de mon guide Eudes . Enfant de la forêt où il est né et a vécu jusqu’à l’âge de 17 ans , il en connaît toute sa diversité , ses pièges , ses mystères , mais aussi ses ressources et me fait découvrir ses arbres , ses plantes , ses fruits .

  Chaque arbre , chaque arbuste , chaque plante , a son utilité tant sur le plan matériel que médicinal ou pharmaceutique .

  Certaines écorces ou feuilles macérées remplacent l’Immodium contre la diarrhées . La sève d’un arbre a la même teinte et le pouvoir désinfectant de la teinture d’iode . Une autre , mélangée avec du jus d’orange détruit les parasites intestinaux . D’autres calment la fièvre . On pourrait ainsi en faire une très longue liste .

  J’ai visité en sa compagnie des familles qui vivent dans les profondeurs de la forêt loin des sites touristiques . Une communauté est formée de huit à douze familles dont chaque case est distante de 200 à 300 m .

  Une case peut recevoir 3 à 4 générations qui vivent en commun . Le mariage n’existe pas . Après l’accord des parents les “amoureux” vivent ensemble dans l’une ou l’autre des familles et fondent à leur tour un foyer .

  Les repas sont pris en cercle à même le plancher , dans un récipient unique . Des hamacs sont installés et tous les enfants dorment ensemble dans une pièce attenante ou avec les parents . La chaleur , l’humidité , la promiscuité en font des conditiond de vie très difficiles .

  Préparant un repas , une mère de famille nous invite à goûter sa soupe faite d’un mélange de tubercules et de fruits donnant une pâte de couleur orangée où certaines herbes ajoutées me permettent d’avaler ce “mets” au goût indéfinissable et pour le moins inhabituel…….

  Les autochtones vivent en autarcie du produit de la chasse , de la pêche et de l’agriculture . Après les crues des mois d’avril à juin , qui peuvent atteindre de 10 à 12 m , le retrait des eaux laisse un limon qui fertilise le sol . Les plantations de maïs , de yucas , de cacao , de riz , garnissent les rives du fleuve et trois à quatre mois suffisent de la plantation à la récolte .

  En nocturne nous avons observé les tarentules venimeuses qui sortent de leur trou . En bordure des marécages les yeux rouges et phosphorescents des caïmans semblaient nous narguer .

  J’ai assisté au coucher du soleil sur l’Amazone , malheureusement “troublé” par un gros nuage , mais , le matin , dès 5 h j’étais sur les bords du fleuve pour un magique lever de soleil . Hébergé dans un lodge , construction en bois sur pilotis , j’ai passé trois jours inoubliables , parfois physiquement difficile , mais tellement enrichissant , que si mon âge n’était pas si avancé une nouvelle expérience ne serait pas exclue .

  Une seule ombre au tableau : un virus s’est “installé” dans la carte mémoire et 380 photos attendent leur libération . J’espère y arriver et meubler la galerie potos d’insolites et belles images .

    Hasta luego los amigos  ….

 

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Commentaires
L
Entre ton récit et les commentaires de tes admirateurs, il n'y a plus rien à ajouter.<br /> Et pour quelqu'un qui a de la gueule, rester<br /> sans voix, c'est un doux supplice...<br /> Chapeau bas mon ami. Gégé Robson
M
Bonjour Robert<br /> C'est un plaisir d'ouvrir ton blog et de te rejoindre dans ton périple. Ton séjour sur l'Amazone,... Quelle aventure...! et quel contraste avec nos petites habitudes de vie dans notre coin de Béarn... Nous te souhaitons, Robert, une bonne fin de séjour, en attendant le plaisir de te retrouver avec des tas d'images et de souvenirs à raconter. A bientôt..Dany et Michel
N
a chaque fois que le froid nous saisi ici je plonge dans ton blog pour accumuler un peu de chaleur au travers de tes photos et recits de voyage .....autant te dire que c est souvent !! je t espere en bonne forme et progressant comme tu le souhaite dans ton voyage .ça m a fait plaisir de t entendre et desolee de n avoir pu etre au bout du fil la 2 ieme fois jour de la reunion du velo. ici froid a gogo et pas mal de pluie, peu de velo et quelques ballades en montagne. as tu recuperer tes photos via ta carte memoire ? bon gros bisous depuis serres castet! on reprendra le velo au meme moment je suppose sous des cieux plus clements!! a plus .. nathalie ..
M
C'est toujours agréable de voyager en ta compagnie, je rejoins les propos d'Yves et te dis Bonne route
Y
Bonjour Robert!<br /> Grâce à toi et tes commentaires toujours aussi bien "sentis", j'ai l'impression de découvrir, moi aussi, cette Amazonie qui, depuis tout gamin me fascine...<br /> C'est vraiment formidable ce que tu fais! <br /> Cela permet à des gens comme moi, bien incapables de mettre sur pied, et de les réaliser bien sûr! des projets tels que les tiens, de s'octroyer le fantasme de l'Aventure... l'illusion de rêver...<br /> Bon courage pour la fin de ton périple; prends soin de toi, et reviens nous plein d'anecdotes à nous conter.<br /> A bientôt de se revoir!...<br /> Yves
PEROU 2010
  • 21 décembre 2009 PEROU 2010 Ce lundi 21 Décembre , profitant d'une journée maussade , je participe activement à la préparation de mon voyage au Pérou dont le départ est fixé au 30 Janvier 2010 . Les expériences positives de mes séjours en Boli
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